Dès l’annonce des résultats du second tour de l’élection présidentielle, l’AMF a adressé par communiqué ses félicitations au Président de la République réélu indiquant « se tenir à la disposition du nouvel exécutif pour travailler ensemble sur toutes les questions relevant de l’organisation des pouvoirs publics, l’organisation des pouvoirs publics, les problématiques des collectivités territoriales et du bloc communal en particulier, ainsi que sur tous les enjeux relatifs aux services publics de proximité », le Président de l’AMF plaidant pour « un dialogue loyal et fécond avec l’Etat » ayant vocation à être favorable aux « libertés locales ».
Mais, au-delà de cette volonté de dialogue nourri, l’AMF s’inquiète d’abord et avant tout des 10 milliards d’euros d’économies que le Chef de l’Etat avait annoncé vouloir imposer aux collectivités locales sur le prochain quinquennat qui vient de s’ouvrir.
D’ailleurs, dans une lettre ouverte publiée dans l’entre-deux tours à l’adresse du candidat Macron, le Président de l’AMF n’avait pas manqué de rappeler qu’une telle proposition suscitait beaucoup d’inquiétude et d’incompréhension parmi les Maires.
Il y était rappelé que les collectivités locales ne devraient pas être ponctionnées pour financer les dépenses d’un Etat qui, d’une part, s’endette pour son fonctionnement, d’autre part, ne se réforme pas pour retrouver l’équilibre budgétaire et endiguer la spirale de sa dette.
De même, le Président de l’AMF entendait rappeler la très lourde ponction financière à laquelle avaient déjà été soumises les collectivités locales – plus de 46 milliards d’euros depuis 2014 – au titre du redressement des comptes publics, qui selon lui, est loin d’être devenu réalité…estimant que l’Etat n’avait pas réduit son déficit, reparti à la hausse en volume depuis 2018, indépendamment des dépenses liées au Covid.
Plus encore, il a tenu à préciser que les dépenses des administrations publiques locales (dont les budgets de fonctionnement sont obligatoirement à l’équilibre, ne pouvant emprunter que pour financer des investissements…) sont déjà parmi les plus basses d’Europe, représentant 19 % de la dépense publique en 2020 pour une moyenne européenne de 31 %…ajoutant, par ailleurs, que les collectivités locales assuraient 70 % du total de l’investissement public.
Au final, le Président de l’AMF estime que l’annonce des prélèvements de 10 milliards d’euros est vécue comme une sanction injustifiée et génératrice de laxisme budgétaire de la part de l’Etat à laquelle il serait nécessaire de renoncer…dans la perspective de bâtir une relation de confiance entre l’Etat et les collectivités locales indispensable au bon fonctionnement des pouvoirs publics. Tel sera, sans nul doute, l’objet de la prochaine rencontre à intervenir entre le Président de l’AMF et le Chef de l’Etat réélu, une rencontre que le premier souhaiterait ardemment qu’elle intervienne rapidement…